En rentrant chez lui | PV Aya |

En rentrant chez lui | PV Aya | Img_0610

» Quartier Atasami - 15:36

C'était le milieu d'après midi lorsqu'Ike se trouvait à l'entrée de son quartier, se dirigeant chez lui. Il revenait de la librairie où il n'était resté hélas que quelques minutes. Il y était allé dans l'espoir d'y trouver un livre bien spécifique. Mais il était tombé le jour où un célèbre mangaka venait parler du nouveau manga qu'il venait de publier, et donc, la librairie était bourrée de monde venu l'admirer. A peine était-il entré qu'Ike se douta qu'il ne resterait que peu de temps. Il ne pouvait pas marcher sans toucher quelqu'un : ce qui l'énerva très vite. C'est pour ça qu'il ne chercha même pas ce pour quoi il était là et ressortit aussitôt de la boutique. Comment les personnes présentes à l'intérieur pouvaient supporter tant de monde ? En plus de ça, il y avait une chaleur insupportable probablement dûe à la chaleur humaine que dégageait toutes ces personnes. Déçu, le jeune homme décida de rentrer chez lui. Il retenterait de trouver son livre d'ici quelques jours. En espérant que personne de célèbre vienne de nouveau. Enfin.. deux fois de suite ça aurait été beaucoup quand même. Et si ça arriverait Ike se sentirait sûrement comme l'homme le plus malchanceux du pays.

Tout en déambulant dans la rue, le jeune homme pensait à comment il allait occuper le reste de sa journée. Son père avait dû partir la veille pour un voyage d'affaire qui consistait - en gros - à aller voir un de ces restaurants à l'autre bout du pays. C'était plutôt rare, mais cette fois sa mère était parti avec lui. Ike se plaisait à penser qu'en fait ce voyage d'affaire n'était qu'une pauvre excuse pour que les deux parents passent un moment tranquillement ensemble. Mais connaissant sa famille, il savait parfaitement que ce n'était pas le cas. Voilà donc pourquoi la demeure des Manao se retrouvait déserte. Il ne restait à l'intérieur que le jeune homme - quand il était là - et la gouvernante - quand elle voulait bien se montrer.

Ike regardait devant soi lorsqu'il marchait. Le quartier était plutôt désert, et calme. Ce qui ne changeait pas de l'ordinaire. Atasami était réputé pour être un quartier sans problèmes, mais il en devenait parfois très ennuyant. Le jeune homme était habitué à l'animation depuis qu'il était entré au lycée, et ça lui faisait toujours bizarre de retourner à ce monde stricte et plus que calme. Il était presque arrivé devant chez lui, lorsque le garçon remarqua une jeune femme qui avançait dans sa direction. L'endroit n'était peut être pas si désert que ça. Il continua à avancer tout en observant la fameuse demoiselle. Elle était trop loin pour qu'il puisse la reconnaître - fallait-il déjà qu'il la connaisse. Après quelques secondes de marche, Ike réussit enfin à voir à qui il avait affaire. Il sourit pour lui même et continua son chemin jusqu'à elle. Il ne se trouvait qu'à deux mètres l'un de l'autre désormais.

« Bonjour Aya-chan ! »

lança-t-il en lui souriant.

Se trouvait en face de lui Aya Watanabe : la sœur de son cher chef de gang, et accessoirement.. une membre du même gang. Voilà déjà pas mal de temps qu'il n'avait pas eu l'occasion de la voir. Ils n'étaient pas spécialement proches, mais du peu qu'il avait passé du temps avec, Ike trouvait la compagnie de la jeune femme très agréable. Ça devait être de famille. La première fois qu'il l'avait rencontré, elle s'était montré extrêmement distante, mais avec le temps Aya avait su s'ouvrir et faire confiance à Ike.

Milieu d’après midi. Agréable. Aya se balade dans le quartier des personnes aisées, pour ne pas dire vulgairement, les friqués. Elle marche depuis maintenant une bonne heure. Seule, comme à son habitude. L’endroit assez calme, apaise la demoiselle dès qu’elle a l’esprit tourmenté. Est-ce le cas en ce moment même ? Oui. Elle pense la demoiselle. Elle pense à ce qu’elle va bien devenir dans quelques années. Et ce genre de pensée lui plombe le moral. Aya n’est pas une personne très optimiste dans la vie, alors dès qu’elle a une bête noire en tête, c’est fichu pour la journée. L’humeur risque d’être plus que maussade.
Elle traverse la rue sans prendre la peine de regarder de chaque côté. Heureusement pour elle, aucune voiture n’a pointé le bout de son nez. Les mains dans les poches de sa veste noire, elle marche droit devant elle, la tête baissée. Elle croise quelques personnes sur sa route. Des jeunes hommes qui ne manquent pas de se retourner à son passage. Et ça, ça a le don de l’irrité. Il faut dire que la demoiselle Watanabe est loin d’être vilaine à regarder. Toujours bien habillée, [pour aujourd’hui, c’est veste en cuir, tunique blanche et noire qui lui arrive à mi-cuisse, serré par une grosse ceinture blanche. Une paire de bottes à talons fins dont ses bas mauves sortent légèrement pour recouvrir les genoux. Pour la coiffure, sa chevelure lisse est relevée en chignon tout fou. Maquillage discret.] elle s’attise les regards, comme des abeilles sur un pot de miel. Sauf que le pot de miel en question n’hésite pas à mordre.

Aya laisse fuir un soupir entre ses lèvres. Les pensées qui l’obsèdent s’évaporent au fil des secondes pour laisser place à un visage, celui de Ren. Son jumeau qui demeure introuvable depuis hier soir. Et dire qu’elle l’a attendu presque toute la nuit. Elle déteste lorsqu’il ne donne pas de nouvelles. Peut être qu’il était avec une fille … Pff. Une fille ! Non. Ren lui en aurait parlé s’il fréquentait quelqu’un. Une fille ! Jamais de la vie. Elle fronce ses sourcils, ronchonnant à demi-voix. L’idée que son frère puisse avoir une petite amie, l’agace. C’est une perte de temps pour la demoiselle. L’Amour, c’est comme le bonheur. Ca n’existe pas. Ou alors, il est réservé qu’au personne qu’on le c*** bordé de nouille ! Ce qui n’est pas leur cas. Quand je disais qu’elle avait un regard peu objectif sur la vie …

Tout en se torturant l’esprit, Aya redressa un peu la tête pour regarder droit devant elle et surtout, où elle se trouvait. Car c’est bien beau d’être dans la lune mais il ne faudrait pas qu’elle se perd. Surtout que ce quartier, elle ne le connaît pas vraiment. Et comme une nouille chinoise qu’elle est, elle a tout simplement oublié son portable sur la table basse du salon. C’est après quelques pas de plus qu’elle remarque au loin une autre silhouette. Assez haute et carré pour être une femme. Assez loin pour deviner de qui il s’agit. Plus elle avançait, plus les traits masculins lui semblèrent familiers. Les yeux plissés, elle reconnut avant même qu’il lui adresse la parole, Ike, l’ami de son frère. C’est une chance de le croiser ! Il sait peut être où se trouve son fugueur. Aya s’arrête donc juste devant lui, gardant ses mains dans les poches de sa veste. Elle lui adresse un très léger sourire avant de prendre à son tour la parole.

« Salut Ike-kun. » Qu’elle lui souffle en regardant autours de lui, peut être que Ren était avec lui. Alors pour en avoir le cœur, elle enchaîne.

« Est-ce que Ren est avec toi ? Je le cherche depuis ce matin. »

De nature très anxieuse et protectrice vis à vis de son jumeau, Aya cache pourtant son inquiétude derrière un masque inexpressif. On pourrait la pensée froide et totalement désintéressée du sort des autres, mais ce n’est pas du tout ça. Elle fixe Ike de ses yeux nutella, attendant une réponse qui la soulagerait un peu. En y repensant, ils n’ont jamais été très proche tous les deux. Aya connaît Ike par le biais de son frère. Et même si elle s’est montrée très distance dans les premiers temps avec lui, elle a su s’habituer à sa présence et à son caractère. Ike est un garçon très gentil, souriant. Il n’a jamais fait mauvaise impression à Aya. Elle lui accorde même un zeste de confiance, c’est pour dire !

Le fait de voir un visage familier fit plaisir à Ike. A chaque fois qu'il marchait de son quartier le jeune homme se trouvait toujours seul. Et les seules personnes qu'il pouvait croiser étaient ses gentils voisins bien propres sur eux. Ô joie. C'est au moment où il pensa ça qu'il se demanda justement pourquoi il avait rencontré Aya ici. Elle n'était pas vraiment du quartier - même pas du tout, et il ne voyait pas réellement de raison pour qu'elle s'y trouve. Enfin, ça n'avait pas grande importance. Ce n'était pas comme sa présence ici le dérangeait. Tout le monde avait le droit de se balader tranquillement à Atasami.

Après l'avoir saluer, Aya lui demanda s'il n'était pas avec Ren. Euh.. ça se voyait non ? Il n'y avait pas un petit Ren caché dans la poche du jeune homme. Ike sourit mentalement, puis tourna la tête pour regarder autour de lui, comme s'il cherchait quelqu'un. Même s'il savait parfaitement que ce quelqu'un n'était pas là. Il fit mine de chercher dans ses poches également, et regarda sous ses chaussures. Sait-on jamais. Non non, Ike ne se moquait pas de sa question. D'accord, un petit peu. Mais ce n'était pas méchant. Cette question.. C'était peut être là la raison pour laquelle la demoiselle se trouvait ici. Peut être cherchait-elle son frère.

« Non désolé il est pas avec moi. »

finit-il par répondre.

Elle le cherchait donc depuis ce matin. Ce n'était pas rare que les deux frère et sœur se cherchent mutuellement. Combien de fois Ike avait eu droit à la question « T'aurais pas vu ma sœur ? » de la part de Ren. Le garçon supposait donc qu'ils étaient très proches. Ce sentiment était sûrement emplifié par le fait qu'ils étaient jumeaux. Ike étant fils unique, il s'était toujours demandé comment c'était d'avoir un frère ou une sœur. Il n'avait jamais réellement pu répondre à cette question. Et il ne pourrait très probablement jamais y répondre. Lorsqu'il était enfant, il avait souvent demander à ses parents de lui offrir un petit frère ou une petite soeur pour son anniversaire, mais il s'était toujours fait remballer. A croire qu'un seul enfant leur suffisait. Et c'était sûrement le cas.

Le garçon voulut quand même essayer d'aider la demoiselle. Il fouilla dans sa mémoire pour chercher un moment où il l'avait vu récemment. Il repensa à la soirée d'hier où il l'avait rencontré. Il n'avait pas eu l'occasion de lui parler très longtemps, mais ça pouvait toujours aider Aya de lui dire.

« La dernière fois que je l'ai vu c'est hier soir. En début de soirée. Il m'a dit qu'il avait quelque chose à faire. J'en sais pas plus, mais peut être qu'il s'occupe toujours de cette "chose à faire". Mais je pense qu'il va bien. »

continua-t-il à dire.

« Enfin j'espère » pensa-t-il fortement. On ne pouvait jamais vraiment être sûr de la sécurité de quelqu'un. Et il fallait bien avouer que ça arrivait relativement souvent que Ren se fourre dans les ennuis. Mais ne soyons pas si pessimiste. Et d'ailleurs, il avait pour habitude d'appeler Ike lorsqu'il avait des problèmes. A cette pensée, le garçon regarda dans la seconde son téléphone portable qui se trouvait dans sa poche. Non, il n'avait manqué aucun appel.

« J'y pense, t'as essayé de l'appeler au moins ? »

demanda-t-il au hasard.

C'était tellement idiot qu'on y pensait pas forcément. Que Dieu bénisse l'inventeur des téléphones portables. Ils peuvent être bien embêtants quand on veut rester tranquille, mais tellement pratiques quand on veut avoir des nouvelles de quelqu'un. Enfin bref.

Ike, moqueur ? Elle le pense en le voyant faire son petit manège en cherchant Ren. Un sourcil arqué, elle le regarde fouiller dans ses poches, soulever ses pieds … D’accord, la question n’était pas très futée de sa part, mais Ren aurait très bien pu le laisser deux minutes pour parler avec une connaissance, ou être tout simplement entrer acheter des clopes dans l’épicerie du coin. Clope ou autre chose d’ailleurs. Alors que ce petit fouttage de gueule en aurait vexé plus d’un, Aya le prend à la rigolade. Parce que c’est Ike. Si la personne en face d’elle avait été une connaissance sans importance, elle lui aurait déjà collé son poing dans la figure. Elle déteste qu’on se moque d’elle.
Elle ramène ses bras contre sa poitrine pour les croiser, et tout en le fixant, elle lui offre un sourire amusé tout en baissant légèrement sa frimousse. « Non désolé il est pas avec moi. » Elle s’en est aperçue. Elle lâche un léger rire puis se mord la lèvre inférieure.

-Merci Ike. Qu’elle rétorque sur un ton calme.

Ah les relations frère/sœur. Soit elles sont bonnes, ou soit elles sont mauvaises. Aya a déjà vu des sœurs se bouffer entre elles, se faire des vacheries ou pire, se taper dessus. Elle n’a jamais comprit comment deux personnes, jumeaux ou non, liés par le sang peuvent se détester autant. Avec Ren, c’est l’accord parfait. Jamais l’un sans l’autre. Leur relation est fusionnelle. En même temps, n’ayant plus de parents, c’est normal qu’ils ne se quittent pas et la disparition de leur mère n’a fait que de renforcer leur lien. Alors dès qu’Aya n’a plus de nouvelle pendant huit heures ou plus, c’est la panique totale. Et elle espérait bien qu’en croisant Ike dans Atasami, elle allait être soulagée d’un poids qui se nomme l’anxiété. Mais ce n’est pas du tout le cas. Le sourire qu’elle affichait perdit peu à peu de son éclat. Elle se rend compte soudainement que son frère peut avoir des problèmes.

« La dernière fois que je l'ai vu c'est hier soir. En début de soirée. Il m'a dit qu'il avait quelque chose à faire. J'en sais pas plus, mais peut être qu'il s'occupe toujours de cette "chose à faire". Mais je pense qu'il va bien. » Euh… C’est censé la rassurer ? Car pour le moment, la peur qu’il lui soit arrivé quelque chose commence à lui peser dans le ventre. Elle le saurait au plus profond d’elle si un malheur était arrivé à Ren. Oui … C’est certain. Alors elle tente de calmer ses angoisses en écoutant la voix apaisante d’Ike. Elle ne dit rien Aya. Mais elle n’en pense pas moi. Si Ike est ici. Sans nouvelle de son pote tout en sachant qu’il lui a dit qu’il avait des choses à faire … C’est étrange. L’ombre d’une fille commence à germer dans la réflexion de la brunette. Elle en lâche un soupire tout en fixant le jeune homme qui, visiblement doute, regarde son portable. « J'y pense, t'as essayé de l'appeler au moins ? » Bon, elle n’est pas la seule à poser des questions bêtes. Elle lui aurait volontiers sourit et un brin taquiner mais elle ne fit rien. Elle lâche un second soupire et cette fois, baisse complètement la tête et les épaules.

-Oui… Toute la nuit. Et ce matin. Il doit avoir des centaines de messages vocaux et sms. Mais il fait le muet. Et je n’aime pas ça. J’espère que tout va bien. Peut être qu’il a tout simplement oublié son portable quelque part. Peut être qu’il est en train de s’envoyer en l’air avec une nana alors que je suis là en train de me faire des cheveux blancs pour sa pomme ! Rha Ren …

Aya redresse sa jolie frimousse pour croiser le regard d’Ike. La seconde possibilité, même si elle ne l’apprécie pas, lui semble la plus probable. Même si l’idée de le savoir avec une fille dans un lit la fait chier. Mais bon, vaut mieux le savoir en train de prendre du bon temps que de le retrouver dans une sombre ruelle, complètement défoncé ou à moitié mort. Elle enlève rapidement cette image de la tête en la secouant de droite à gauche.

-Je suis désolée Ike-Chan. Je ne te dérange pas plus longtemps. Merci pour ton aide. Si tu croises Ren, ou si tu l’as simplement au téléphone, dis-lui de m’appeler le plus vite possible. Mais ne lui dit pas que je m’inquiète. Il risque de m’engueuler.

Aya lève sa main pour tapoter amicalement le haut du torse du jeune homme, tout en lui offrant un petit sourire pincé. Puis elle renfonce ses mains dans ses poches et le contourne pour reprendre son chemin d’une démarche lente et traînante, même si elle n’a pas spécialement envie d’être toute seule.

Bon, c'est vrai que sa question n'était pas la question la plus intelligente de l'année. En général quand on était à la recherche de quelqu'un, le premier réflexe était de l'appeler. Et on pouvait commencer à s'inquiéter quand la personne ne répondait pas. C'était apparemment ce qu'il s'était passé. Aya avait passé tout son temps à essayer de contacter son frère, et celui-ci n'avait pas répondu. Il fallait bien avouer que c'était assez bizarre. Et comme elle l'avait si bien dit : il l'avait peut être simplement oublier quelque part. Ce qui était également tout à fait possible connaissant Ren. Combien de fois Ike avait entendu dire que le jeune homme avait perdu son portable. Ou alors l'avait bousillé d'une quelconque façon. Plaignons tous les portables qui tombent entre les mains de Ren.

Comme Aya l'avait proposé aussi, c'était possible que son frère soit en compagnie d'une femme. Et forcément, dans ces moments là on aime pas être dérangés. Ça pouvait donc sembler normal qu'il ne réponde pas aux appels qu'il recevait. Ren aimait beaucoup être avec des femmes. Le garçon s'amusait souvent à se vanter de ses conquêtes lorsqu'il parlait avec Ike. Même si ça faisait pas mal de temps qu'ils n'avaient pas parler fille ensemble. Aya semblait plutôt iritée par cette supposition. Etant sa sœur, peut être qu'elle voulait être absolument la seule femme de sa vie. Ou ça pouvait être une tout autre raison. Mais peu importe. Quelqu'elle soit, Ike ne voyait pas en quoi ça le regardait. Et il n'allait pas essayer de la raisonner.

« Franchement.. je pense que tu te fais des cheveux blanc pour rien. »

Encore une fois, il pensa « J'espère » juste après avoir dit sa phrase. On ne pouvait vraiment jamais être sûr. Peu de temps après avoir dit ça, Aya voulut partir. Elle allait sûrement continuer à chercher son frère. « Si tu croises Ren, ou si tu l’as simplement au téléphone, dis-lui de m’appeler le plus vite possible. ». Même si elle ne lui avait pas demander, Ike l'aurait fait. Il la voyait tellement s'inquiéter que s'il entrait en contact avec Ren il ne pourrait s'empêcher de lui dire que sa sœur voulait lui parler. Et malgré le fait qu'elle lui demanda de ne pas dire qu'elle s'inquiétait, il se sentirait probablement obligé de le dire également. Quoi qu'il devait le deviner. Ren, sur ce coup là était un imbécile. Il savait pertinemment quand lorsqu'il ne donnait pas de nouvelles à Aya elle s'inquiétait. Lorsqu'il pensa ceci, Ike fut pris d'inquiétude lui aussi. S'il ne l'avait pas prévenu en sachant qu'elle s'inquièterait, c'était peut être parce qu'il ne pouvait pas la prévenir. Mh... ça demandait réflexion.

A la base, Ike avait prévu de laisser partir tranquillement Aya et la laisser chercher seule Ren tandis qu'il rentrerait chez lui comme si rien ne s'était passé. Mais vu ce qu'il venait de penser, il voulut à son tour partir à sa recherche. De plus, gentleman comme il était, il ne pouvait dignement pas laisser Aya seule alors qu'elle se faisait du sang d'encre et se sentait sûrement mal. Il se tourna donc, et regarda la jeune femme qui était maintenant à un peu plus d'un mètre de lui. Il alla à ses côtés et posa la main sur son épaule.

« Attend ! Je vais t'aider à le chercher. Tu m'as fait m'inquiéter à mon tour. »

Pourtant, Ike n'était pas du genre à s'inquiéter pour les autres. Même lorsqu'il savait qu'ils se fourraient dans les ennuis. De nature plutôt optimiste il savait parfaitement que les choses s'arrangeraient vite, et que ce n'était pas la peine de s'inquiéter. Mais là, en fait, à la vue d'Aya le garçon n'avait pas pu faire autrement. Et bon, ce n'était pas comme s'il avait mieux à faire. Il se retrouvait seul pour plusieurs jours, et quitte à s'ennuyer chez lui, autant passer son temps à aider Aya en cherchant lui aussi Ren. On pouvait aussi considérer ça comme sa bonne action du jour. Oh, quel saint ce Ike.

Si Ike est de nature optimiste, Aya est tout le contraire. Elle voit tout en noir et prévoit toujours le pire. Pour elle, l’avenir est sombre et dès que quelqu’un lui annonce une bonne nouvelle, elle casse toujours l’ambiance en sortant des phrases à vous déprimer le moral en flèche. Mais ce n’est pas de sa faute. C’est un moyen comme un autre de se protéger. Et c’est tellement facile de baisser les bras que de franchir les obstacles, tête haute. La vie n’est pas un longue fleuve tranquille, comme le pense la plupart des crétins qui peuplent cette planète.

La demoiselle commençait donc à reprendre le chemin, sans réellement savoir où aller. De toute façon, elle a cherché son frère dans les endroits qu’ils connaissent, sans résultat. Et l’idée de retourner chez eux est inconcevable. Elle préfère marcher pour le moment tout en essayant de se vider l’esprit. Mais une main posée sur son épaule la fit arrêter net. Sa bouille se tourne alors sur Ike. « Attend ! Je vais t'aider à le chercher. Tu m'as fait m'inquiéter à mon tour. » Oh Ike. Il est tellement gentil. Aya lui offre un petit sourire. Elle est soulagée d’apprendre qu’elle n’est pas la seule à se faire des cheveux blancs pour son Baka de frère. Et puis, rester toute seule ne lui disait rien du tout. Elle prend donc la nouvelle avec enthousiaste. En plus, si Ren veut donner des nouvelles, Ike a son portable. Ce qui est parfait ! Elle sera la première a lui passer une soufflante.

-Tu es vraiment adorable. Merci. Je n’osais pas te le demander. Ca tombe bien que tu te proposes !

Aya lui prend doucement le bras et l’entraîne déjà dans le quartier qu’il doit connaître comme sa poche. Elle reste silencieuse les premières secondes puis elle brise le silence sans lâcher les alentours du regard.

-J’espère que tu n’avais pas quelque chose de prévu. Car maintenant que je te tiens, je ne compte pas te lâcher. Tu comprends, tu es mon lien téléphonique avec Ren … Alors même si tu dois aller te soulager au pied d’un arbre, je serais derrière toi ! Même si je dois passer la nuit dans ta maison. J’ai la flemme de retourner chez moi. Seule …

Ouais, c’est surtout la solitude qui lui fout les boules. Retrouver cette maison sans son frère, c’est à se tirer une balle dans la tête. Une chance pour elle, Ike s’est mis sur son chemin. Et dans l’inverse, c’est con pour Ike qui va devoir se taper la frangine toute la journée, du moins le temps que Ren montre le bout de son nez. Mais elle peut être charmante si le sourire la gagne et que son masque de morosité tombe. Il lui faut un peu de temps pour s’ouvrir.

-Hey ! Tu as de l’argent ? J’ai bien envie de milk shake fraise. Pas toi ? Il me semble qu’il y a un snack dans le coin. Viens ! …

Qu’elle lâche en souriant, le pas commence à prendre des allures de course entre les maison, tirant derrière elle le bras du pauvre Ike. Non mais quel culot ! Elle le prend légèrement en otage et en plus, il doit cracher des yens pour satisfaire les envies de mademoiselle. Qui a dit qu’Aya avait des manières ? ^^ C’est une sans gêne. Et s’il refuse, elle risque de péter un scandale et de venger à sa manière. Mais dans le fond, cette fille est adorable. … Si si … Croyez-moi…